Deux coopérants espagnols et un Italien ont été enlevés tôt dimanche matin dans un camp de réfugiés sahraouis près de Tindouf, dans l'ouest de l'Algérie. L'enlèvement a eu lieu «dans le camp de Rabuni», a déclaré un porte-parole du ministère des Affaires étrangères espagnol. Il n'a donné aucune précision sur les circonstances du rapt.
Les trois victimes auraient été prises en otage par «des éléments d'Aqmi relevant de l'autorité de Moktar Belewar», chef algérien d'une branche algérienne d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), selon source sécuritaire mauritanienne, sans plus de précision.
Selon les médias espagnols, les otages seraient deux femmes et un homme. Les coopérants espagnols enlevés sont Ainhoa Fernandez de Rincon, originaire d'Extrémadure, dans le sud-ouest de l'Espagne et membre de l'Association des Amis du Peuple sahraoui d'Extrémadure, et Enric Gonyalons, originaire de Majorque aux Baléares, membre de l'association Mundabat. «Plusieurs coups de feu ont été entendus, il y a eu deux blessés et trois personnes ont été emmenées, Ainhoa, notre représentante là-bas, une Italienne et aussi un garçon qui a été blessé», a déclaré à la radio Cadena Ser un représentant de l'association de coopérants d'Extrémadure, Antonio Rios.
La ministre espagnole des Affaires étrangères, Trinidad Jimenez, a assuré que son gouvernement «travaillait avec les gouvernements de la région», mais agissait «avec une grande prudence», afin que «les coopérants soient libérés dès que possible».
Le camp de réfugiés sahraouis de Rabuni est situé près de Tindouf, ville algérienne proche du Sahara occidental où sont réfugiés de nombreux Sahraouis. Ancienne colonie espagnole, le Sahara occidental a été annexé en 1975 par le Maroc. Le Front Polisario, soutenu par l'Algérie, réclame l'indépendance du territoire via un référendum d'autodétermination tandis que le Maroc offre une autonomie sous sa souveraineté, refusant toute indépendance. De nombreux coopérants espagnols travaillent dans les camps de Tindouf.