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15 mai 2011 7 15 /05 /mai /2011 06:00

La morale de notre temps est fixée dans ses lignes essentielles, au moment où nous naissons ; les changements qu’elle subit au cours d’une existence individuelle, ceux, par conséquent, auxquels chacun de nous peut participer sont infiniment restreints. Car les grandes transformations morales supposent toujours beaucoup de temps. De plus, nous ne sommes qu’une des innombrables unités qui y collaborent. Notre apport personnel n’est donc jamais qu’un facteur infime de la résultante complexe dans laquelle il disparaît anonyme. Ainsi, on ne peut pas ne pas reconnaître que, si la règle morale est œuvre collective, nous la recevons beaucoup plus que nous ne la faisons. Notre attitude est beaucoup plus passive qu’active. Nous sommes agis plus que nous n’agissons. Or, cette passivité est en contradiction avec une tendance actuelle, et qui devient tous les jours plus forte, de la conscience morale. En effet, un des axiomes fondamentaux de notre morale, on pourrait même dire l’axiome fondamental, c’est que la personne humaine est la chose sainte par excellence ; c’est qu’elle a droit au respect que le croyant de toutes les religions réserve à son dieu ; et c’est ce que nous exprimons nous-mêmes, quand nous faisons de l’idée d’humanité la fin et la raison d’être de la patrie. En vertu de ce principe, toute espèce d’empiètement sur notre for intérieur nous apparaît comme immorale, puisque c’est une violence faite à notre autonomie personnelle. Tout le monde, aujourd’hui, reconnaît, au moins en théorie, que jamais, en aucun cas, une manière déterminée de penser ne doit nous être imposée obligatoirement, fût-ce au nom d’une autorité morale.

DURKHEIM, L’éducation morale

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8 mai 2011 7 08 /05 /mai /2011 06:00

L’ignorance des causes et de la constitution originaire du droit, de l’équité, de la loi et de la justice conduit les gens à faire de la coutume et de l’exemple la règle de leurs actions, de telle sorte qu’ils pensent qu’une chose est injuste quand elle est punie par la coutume, et qu’une chose est juste quand ils peuvent montrer par l’exemple qu’elle n’est pas punissable et qu’on l’approuve. […] Ils sont pareils aux petits enfants qui n’ont d’autre règle des bonnes et des mauvaises manières que la correction infligée par leurs parents et par leurs maîtres, à ceci près que les enfants se tiennent constamment à leur règle, ce que ne font pas les adultes parce que, devenus forts et obstinés, ils en appellent de la coutume à la raison, et de la raison à la coutume, comme cela les sert, s’éloignant de la coutume quand leur intérêt le requiert et combattant la raison aussi souvent qu’elle va contre eux. C’est pourquoi la doctrine du juste et de l’injuste est débattue en permanence, à la fois par la plume et par l’épée. Ce qui n’est pas le cas de la doctrine des lignes et des figures parce que la vérité en ce domaine n’intéresse pas les gens, attendu qu’elle ne s’oppose ni à leur ambition, ni à leur profit, ni à leur lubricité. En effet, en ce qui concerne la doctrine selon laquelle les trois angles d’un triangle sont égaux à deux angles d’un carré, si elle avait été contraire au droit de dominer de quelqu’un, ou à l’intérêt de ceux qui dominent, je ne doute pas qu’elle eût été, sinon débattue, en tout cas éliminée en brûlant tous les livres de géométrie, si cela eût été possible à celui qui y aurait eu intérêt.

 HOBBES, Léviathan

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2 avril 2011 6 02 /04 /avril /2011 07:46

Définition: 

La peur est une réaction normale devant un danger. Elle existe depuis toujours et nous partageons cette émotion primitive avec les animaux. Elle prend naissance au niveau du cerveau.

http://t1.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcS_e0lSRX9kRApVuPgkjI4MzV9G0wUBa4ZZUK2v36H8h3MX-mdPIAExplication: 

Le cerveau se divise en trois niveaux:

- Le cerveau reptilien, plus profond, et aussi le plus ancien, gère nos réactions instinctives. Il est commun à tous les êtres vivants, même les plus primitifs. 

- Le cerveau limbique, celui des émotions, est apparu plus tard dans l'évolution.Il a un rôle de filtre dans le domaine des sentiments et de la mémoire. 

- Le cerveau extérieur ou le cortex est le siège des fonctions nerveuses les plus élaborées. C'est le plus perfectionné. Il régule les deux précédents et gère la conscience, le langage et les pensées abstraites mais aussi des fonctions nerveuses de base, comme la motricité, la sensibilité ou la sensorialité.

 

La partie préfrontale (celle de devant) du cortex gère notamment les mouvements volontaires, donne du sens et intervient dans la sensation de peur. 

Mais c'est d'abord le cerveau limbique qui déclenche cette émotion. Il régule les programmes de survie, qui relèvent de l'instinct. Ceux-ci s'enclenchent automatiquement. Ils sont présents chez tous les animaux, le but étant de sauvegarder l'espèce à long terme. 

Par exemple, la gazelle a le réflexe de courir quand elle voit un félin. Si elle ne le faisait pas, elle se ferait croquer, comme toutes ses congénères, et ce serait la fin de la race !

Chez l'homme, c'est pareil. La peur est une réaction légitime, liée à notre instinct de survie.

 

Les phobies: 

La peur est un moyen de survie, mais elle peut également nous échapper. Les anxieux pathologiques maintiennent alors leur amygdale dans une sorte de suractivité permanente. La peur n'est plus maîtrisée et quand elle devient irrationnelle et incontrôlable, on parle de "phobie". Ces phobies conduisent à un "évitement" : tout est mis en œuvre pour éviter l'objet de la peur. 

Il existe des milliers de phobies. Elles vont de l'arachnophobie, pour les araignées, à l'apopathodiaphulatophobie, la peur de la constipation !!!

 

Apprivoiser la peur: 

La peur peut également s'apprivoiser. Les enfants en font tous l'expérience. Cette émotion contribue à leur construction psychique, car elle leur apprend à gérer des situations courantes. 

Nos petits aiment se faire peur et ils sont attirés par les méchants et les loups. Ce n'est pas anormal ! Ils savent qu'ils auront le dessus, et ce petit monde imaginaire les rassure car ils peuvent le dominer.

D'ailleurs, les adultes restent de grands enfants en cette matière, puisqu'ils sont nombreux à aimer les sensations fortes.

Certaines personnes se sont habituées à des choses véritablement terrifiantes et à dompter la peur qu'elles provoquent chez le commun des mortels. C'est ce que l'on appelle le phénomène d'habituation. Une méthode utilisée pour traiter les personnes phobiques.

Cette méthode fait partie de la thérapie comportementale, très souvent proposée pour prendre en charge les peurs irraisonnées comme la phobie.

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31 mars 2011 4 31 /03 /mars /2011 07:45

http://profile.ak.fbcdn.net/hprofile-ak-snc4/41791_142750895739092_7026_n.jpgLa sensation du déjà vu est une expérience à la fois étrange et familière, difficile à expliquer lorsqu'on ne l'a jamais vécue.

 

Cette impression ne s'accompagne d'aucun souvenir qui pourrait l'expliquer et pourtant, on reste persuadé qu'elle est bien réelle. L'étrangeté du déjà vu a été utilisée par plusieurs écrivains, dont Charles Dickens ; elle a aussi fait passer ceux qui en parlaient pour de doux dingues. Car le déjà vu est parfois interprété comme un phénomène proche du paranormal, comme une sorte de prémonition.

 

Mais en fait, le phénomène est bien connu des médecins, qui l'appellent le "déjà vu-déjà vécu". Le lobe temporal, au cœur du cerveau, donne enfin une explication rationnelle à ce phénomène étrange. Plus précisément, l'hippocampe fait le lien entre toutes les informations, qu'il s'agisse d'odeurs, de bruits ou de couleurs, et joue aussi un rôle important dans la mémoire... La personne concernée par ce phénomène a une impression passagère de revivre une situation passée, mais il s'agit en fait d'un trouble de la mémoire.

 

La frontière entre le déjà vu et les hallucinations est mince. Ainsi, si ces épisodes se répètent fréquemment, cette sensation peut se rattacher à certaines maladies, comme le syndrome temporal, qui associe des troubles neurologiques, des crises d'épilepsie et parfois, des hallucinations qui ressemblent à des rêves.

 

Mais rassurez-vous, c'est rare, et sachez que deux personnes sur trois auraient déjà ressenti le phénomène de déjà vu, et pour 10 % d'entre eux, ce serait fréquent ! C'est donc une impression très banale !

 

Il concerne le plus souvent des situations courantes de la vie quotidienne. Il touche autant les hommes que les femmes, sa fréquence diminue avec l'âge mais plus on est stressé ou fatigué, plus on est sujet au déjà vu. Et enfin, plus le statut socio-économique et votre niveau d'éducation sont élevés, plus vous êtes susceptibles de ressentir cette impression.

 

Et pour vous faire cogiter un peu, voici une explication psychanalytique de ce trouble :

Le déjà vu traduit le désir de renouveler une expérience passée, en lui donnant, cette fois-ci une issue positive.

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25 mars 2011 5 25 /03 /mars /2011 08:21

 

"Des années plus tard, je n’ai rien oublié. Pas un nom, pas une phrase, pas un geste, comme si le moindre détail était gravé dans ma mémoire.


http://s.tf1.fr/mmdia/i/75/7/prison-detenu-prisonniers-retention-2530757_1713.jpg?v=2

Lieu : Prison civile de Tunis ; pavillon E (dit "pavillon de la mort") ; cellule n°9.

Jeté à terre, enchaîné au mur, à moitié nu, déchaussé pendant des jours et des jours, mes joues n'étaient plus que des creux, mes jambes n’étaient plus que des allumettes, de ma bouche sortait une odeur tellement fétide qu’il était difficile de supporter mon haleine. Au quatorzième jour de ma première grève de la faim, mon corps était envahi par une très grande faiblesse. Mes cris et mes gémissements avaient alerté les geôliers. J’ai soulevé les paupières et il était là, au-dessus de moi, avec sa tête de taureau et son air sardonique. C’était le médecin de la prison, le nommé Halim Bouchoucha ; un "médecin tortionnaire" qui déshonore sa profession ; contribue par son savoir à rendre la torture de plus en plus pernicieuse, de moins en moins visible.

"Dis-moi pourquoi tu refuses de manger ? "

Autour de moi il y avait une équipe de bourreaux (Elhaj Ejdidi, Omar, Omar Hbibi, Tisaoui, Saïd, Karim, Abid) qui, depuis deux semaines, essayent de me forcer à avaler quelque chose. C’était dur de résister devant les assiduités de cette équipe de barbares. Mais convaincu qu’à coeur vaillant, rien d’impossible, et que le courage est le seul prix de la dignité, j’ai réussi à décourager leurs efforts. Tout à coup j’ai senti qu’il se passe quelque chose de nouveau ; les geôliers circulaient à droite à gauche ; des ordres brefs fusaient, des chuchotements, c’était la panique totale (elle est là, elle insiste, elle a fait un scandale).

L’équipe a changé de lexique et le bourreau s’est déguisé en ange ( Néjib, "on a décidé d’accepter la totalité de tes revendications" a dit le directeur).

Dix minutes plus tard le "lieutenant" venait m’accompagner pour une visite d’avocat.

C’était ma première rencontre avec l’avocate Radhia Nasraoui.

Dès qu’elle a vu dans quel état j’étais, elle a commencé à crier : "Où sont les droits de l’Homme dont vous parlez quotidiennement ! Vous êtes des hors-la-loi, des criminels !". Je fus envahi par un sentiment étrange ; ma solitude était brisée et mon courage prenait le dessus sur mes frayeurs.

Depuis je suis devenu un "client" de maître Radhia Nasraoui jusqu’au jour où nous nous sommes retrouvés tous les deux à la même barre, l’été 1999. Trois ans après mon voyage de "Borj-Erroumi" au "Borj Eiffel", les questions se bousculent dans ma tête :

Que faire face à l’immense machine de la répression, qui installe un climat de peur où toute critique est taxée de trahison de la Patrie ?

Que faire face à une dictature qui réserve le monopole de l’activité politique à un parti unique ? Un parti qui s’appuie sur une légitimité trompeuse qui lui confère une autorité absolue et dont la parole devient la vérité officielle de l’Etat ?

Que faire face à un régime qui accapare tous les moyens de communication et de propagande ?

Le centre nerveux de n’importe quelle dictature est un système dans lequel les citoyens sont superflus, tenant un rapport d’allégeance et d’apathie avec le pouvoir. L’apathie, dans notre Tunisie, est la plus infâme des maladies qui nous fait accepter n’importe quel malheur et n’importe quelle douleur ; elle nous fait aussi supporter les chaînes et subir l’injustice. On ne peut pas rester insensible devant notre pitoyable destin, mais il faut plutôt le soumettre à notre volonté selon le poète Echabbi.

"Seuls les poissons morts nagent dans le sens du courant".

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24 mars 2011 4 24 /03 /mars /2011 06:14

Le but recherché par la psychologie humaniste est de permettre à tout individu d'être en contact avec ses émotions et ses perceptions afin de se réaliser pleinement, c'est-à-dire, atteindre l'actualisation de soi.

Parmi les principaux représentants de cette école de pensée, nous trouverons  Abraham Maslow (1916-1972).

Pour Maslow (1970), le comportement est aussi notre désir conscient de croissance personnelle.

Les humanistes soulignent même que certains individus peuvent tolérer la douleur, la faim et beaucoup d'événements qui sont sources de tension pour atteindre ce qu'ils considèrent comme un accomplissement personnel.

Selon Maslow, les besoins humains sont organisés selon une hiérarchie où, à la base, on retrouve les besoins physiologiques élémentaires et à son sommet, on retrouve les besoins psychologiques et affectifs d'ordre supérieur.

Ce sont ces besoins qui créent la motivation humaine.

Gardons la présentation habituelle sous forme de pyramide de la hiérarchie des besoins de l'homme définis par Maslow qui facilite la compréhension.


Remarque : la réalité n'est pas aussi statique. Des boucles existent entre les besoins comme nous le verrons à la fin de ce dossier.

La première constatation  que l'on peut faire devant une pyramide c'est que, pour qu'elle tienne droite, elle doit avoir une base solide. Une erreur de construction du soubassement entraînera un affaissement de l'ensemble  de l'édifice

De même à chaque étage une anomalie de construction aura pour conséquence un effondrement des étages situés au-dessus et ainsi de suite jusqu'au sommet.

Mais, également, une faille étendue et profonde peut, à n'importe quel étage de la pyramide, avoir un effet destructeur de l'ensemble.

Cette image de la construction, permet une première approche de l'interdépendance des besoins.

 IPF

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21 mars 2011 1 21 /03 /mars /2011 06:00

http://www.ec-gide-magny-les-hameaux.ac-versailles.fr/oscar/public/Resultats_de_recherche_pour_Desktop.jpg

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18 mars 2011 5 18 /03 /mars /2011 06:00

Le 28 août 1963 le Révérend Martin Luther King prononçait son fameux discours I have a dream


"Je suis heureux de participer avec vous aujourd'hui à ce rassemblement qui restera dans l'histoire comme la plus grande manifestation que notre pays ait connu en faveur de la liberté.

Il y a un siècle de cela, un grand américain qui nous couvre aujourd'hui de son ombre symbolique signait notre acte d'émancipation. Cette proclamation historique faisait, comme un grand phare, briller la lumière de l'espérance aux yeux de millions d'esclaves noirs marqués au feu d'une brûlante injustice. Ce fut comme l'aube joyeuse qui mettrait fin à la longue nuit de leur captivité Mais cent ans ont passé et le Noir n'est pas encore libre. Cent ans ont passé et l'existence du Noir est toujours tristement entravée par les liens de la ségrégation, les chaînes de la discrimination ; cent ans ont passé et le Noir vit encore sur l'île solitaire de la pauvreté, dans un vaste océan de prospérité matérielle ; cent ans ont passé et le Noir languit toujours dans les marches de la société américaine et se trouve en exil dans son propre pays.

C'est pourquoi nous sommes accourus aujourd'hui en ce lieu pour rendre manifeste cette honteuse situation. En ce sens, nous sommes montés à la capitale de notre pays pour toucher un chèque. En traçant les mots magnifiques qui forment notre constitution et notre déclaration d'indépendance, les architectes de notre république signaient une promesse dont héritaient chaque Américain. Aux termes de cet engagement, tous les hommes, les Noirs, oui, aussi bien que les Blancs, se verraient garantir leurs droits inaliénables à la vie, à la liberté et à la recherche du bonheur.

Il est aujourd'hui évident que l'Amérique a failli à sa promesse en ce qui concerne ses citoyens de couleur. Au lieu d'honorer son obligation sacrée, l'Amérique a délivré au peuple noir un chèque sans valeur ; un chèque qui est revenu avec la mention "Provisions insuffisantes". Nous ne pouvons croire qu'il n'y ait pas de quoi honorer ce chèque dans les vastes coffres de la chance en notre pays. Aussi sommes nous venus encaisser ce chèque, un chèque qui nous fournira sur simple présentation les richesses de la liberté et la sécurité de la justice.

Nous sommes également venus en ce lieu sanctifié pour rappeler à l'Amérique les exigeantes urgences de l'heure présente. Il n'est plus temps de se laisser aller au luxe d'attendre ni de pendre les tranquillisants des demi-mesures. Le moment est maintenant venu de réaliser les promesses de la démocratie ; le moment est venu d'émerger des vallées obscures et désolées de la ségrégation pour fouler le sentier ensoleillé de la justice raciale ; le moment est venu de tirer notre nation des sables mouvants de l'injustice raciale pour la hisser sur le roc solide de la fraternité ; le moment est venu de réaliser la justice pour tous les enfants du Bon Dieu. Il serait fatal à notre nation d'ignorer qu'il y a péril en la demeure. Cet étouffant été du légitime mécontentement des Noirs ne se terminera pas sans qu'advienne un automne vivifiant de liberté et d'égalité.

1963 n'est pas une fin mais un commencement. Ceux qui espèrent que le Noir avait seulement besoin de laisser fuser la vapeur et se montrera désormais satisfait se préparent à un rude réveil si le pays retourne à ses affaires comme devant.

Il n'y aura plus ni repos ni tranquillité en Amérique tant que le Noir n'aura pas obtenu ses droits de citoyen.

Les tourbillons de la révolte continueront d'ébranler les fondations de notre nation jusqu'au jour où naîtra l'aube brillante de la justice.

Mais il est une chose que je dois dire à mon peuple, debout sur le seuil accueillant qui mène au palais de la justice : en nous assurant notre juste place, ne nous rendons pas coupables d'agissements répréhensibles.

Ne cherchons pas à étancher notre soif de liberté en buvant à la coupe de l'amertume et de la haine. Livrons toujours notre bataille sur les hauts plateaux de la dignité et de la discipline. Il ne faut pas que notre revendication créatrice dégénère en violence physique. Encore et encore, il faut nous dresser sur les hauteurs majestueuses où nous opposerons les forces de l'âme à la force matérielle.

Le merveilleux militantisme qui s'est nouvellement emparé de la communauté noire ne doit pas nous conduire à nous méfier de tous les Blancs. Comme l'atteste leur présence aujourd'hui en ce lieu, nombre de nos frères de race blanche ont compris que leur destinée est liée à notre destinée. Ils ont compris que leur liberté est inextricablement liée à notre liberté. L'assaut que nous avons monté ensemble pour emporter les remparts de l'injustice doit être mené par une armée biraciale. Nous ne pouvons marcher tout seuls au combat. Et au cours de notre progression, il faut nous engager à continuer d'aller de l'avant ensemble. Nous ne pouvons pas revenir en arrière. Il en est qui demandent aux tenants des droits civiques : "Quand serez vous enfin satisfaits ?" Nous ne pourrons jamais être satisfaits tant que le Noir sera victime des indicibles horreurs de la brutalité policière.

Nous ne pourrons jamais être satisfaits tant que nos corps recrus de la fatigue du voyage ne trouveront pas un abris dans les motels des grand routes ou les hôtels des villes. Nous ne pourrons jamais être satisfaits tant que la liberté de mouvement du Noir ne lui permettra guère que d'aller d'un petit ghetto à un ghetto plus grand.

Nous ne pourrons jamais être satisfaits tant que nos enfants seront dépouillés de leur identité et privés de leur dignité par des pancartes qui indiquent : "Seuls les Blancs sont admis." Nous ne pourrons être satisfaits tant qu'un Noir du Mississippi ne pourra pas voter et qu'un Noir de New York croira qu'il n'a aucune raison de voter. Non, nous ne sommes pas satisfaits, et nous ne serons pas satisfaits tant que le droit ne jaillira pas comme les eaux et la justice comme un torrent intarissable.

Je n'ignore pas que certains d'entre vous ont été conduits ici par un excès d'épreuves et de tribulations. D'aucuns sortent à peine de l'étroite cellule d'une prison. D'autres viennent de régions où leur quête de liberté leur a valu d'être battus par les tempêtes de la persécution, secoués par les vents de la brutalité policière. Vous êtes les pionniers de la souffrance créatrice. Poursuivez votre tache, convaincus que cette souffrance imméritée vous sera rédemption.

Retournez au Mississippi ; retournez en Alabama ; retournez en Caroline du Sud ; retournez en Géorgie ; retournez en Louisiane, retournez à vos taudis et à vos ghettos dans les villes du Nord, en sachant que, d'une façon ou d'une autre cette situation peut changer et changera. Ne nous vautrons pas dans les vallées du désespoir.

Je vous le dis ici et maintenant, mes amis : même si nous devons affronter des difficultés aujourd'hui et demain, je fais pourtant un rêve. C'est un rêve profondément ancré dans le rêve américain. Je rêve que, un jour, notre pays se lèvera et vivra pleinement la véritable réalité de son credo : "Nous tenons ces vérités pour évidentes par elles-mêmes que tous les hommes sont créés égaux."

Je rêve que, un jour, sur les rouges collines de Géorgie, les fils des anciens esclaves et les fils des anciens propriétaires d'esclaves pourront s'asseoir ensemble à la table de la fraternité.

Je rêve que, un jour, l'État du Mississippi lui-même, tout brûlant des feux de l'injustice, tout brûlant des feux de l'oppression, se transformera en oasis de liberté et de justice. Je rêve que mes quatre petits enfants vivront un jour dans un pays où on ne les jugera pas à la couleur de leur peau mais à la nature de leur caractère. Je fais aujourd'hui un rêve !

Je rêve que, un jour, même en Alabama où le racisme est vicieux, où le gouverneur a la bouche pleine des mots "interposition" et "nullification", un jour, justement en Alabama, les petits garçons et petites filles noirs, les petits garçons et petites filles blancs, pourront tous se prendre par la main comme frères et sœurs. Je fais aujourd'hui un rêve !

Je rêve que, un jour, tout vallon sera relevé, toute montagne et toute colline seront rabaissés, tout éperon deviendra une pleine, tout mamelon une trouée, et la gloire du Seigneur sera révélée à tous les êtres faits de chair tout à la fois.

Telle est mon espérance. Telle est la foi que je remporterai dans le Sud.

Avec une telle foi nous serons capables de distinguer, dans les montagnes de désespoir, un caillou d'espérance. Avec une telle foi nous serons capables de transformer la cacophonie de notre nation discordante en une merveilleuse symphonie de fraternité. Avec une telle foi, nous serons capables de travailler ensemble, de prier ensemble, de lutter ensemble, d'aller en prison ensemble, de nous dresser ensemble pour la liberté, en sachant que nous serons libres un jour. Ce sera le jour où les enfants du Bon Dieu pourront chanter ensemble cet hymne auquel ils donneront une signification nouvelle -"Mon pays c'est toi, douce terre de liberté, c'est toi que je chante, pays où reposent nos pères, orgueil du pèlerin, au flanc de chaque montagne que sonne la cloche de la liberté"- et si l'Amérique doit être une grande nation, il faut qu'il en soit ainsi. Aussi faites sonner la cloche de la liberté sur les prodigieux sommets du New Hampshire.

Faites la sonner sur les puissantes montagnes de l'État de New York. Faites la sonner sur les hauteurs des Alleghanys en Pennsylvanie. Faites la sonner sur les neiges des Rocheuses, au Colorado. Faites la sonner sur les collines ondulantes de la Californie. Mais cela ne suffit pas.

Faites la sonner sur la Stone Mountain de Géorgie. Faites la sonner sur la Lookout Mountain du Tennessee. Faites la sonner sur chaque colline et chaque butte du Mississippi, faites la sonner au flanc de chaque montagne.

Quand nous ferons en sorte que la cloche de la liberté puisse sonner, quand nous la laisserons carillonner dans chaque village et chaque hameau, dans chaque État et dans chaque cité, nous pourrons hâter la venue du jour où tous les enfants du Bon Dieu, les Noirs et les Blancs, les juifs et les gentils, les catholiques et les protestants, pourront se tenir par la main et chanter les paroles du vieux "spiritual" noir : "Libres enfin. Libres enfin. Merci Dieu tout-puissant, nous voilà libres enfin."

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16 mars 2011 3 16 /03 /mars /2011 06:00

S'adressant à un groupe de dirigeants de haut niveau, un expert en management du temps posa un bocal à large ouverture sur la table devant lui.

Ensuite, il sortit une douzaine de pierres grosses comme le poing et les plaça soigneusement, une par une, dans le bocal.

Quand celui ci fut rempli jusqu'au bord, il demanda :

- Ce bocal est-il plein

 Tout le groupe répondit "Oui".

 - Vraiment ?

Il sortit de sous la table un seau de gravier qu'il versa dans le bocal. Il secoua ce dernier, et les graviers tombèrent dans les interstices entre les pierres. Souriant, il demanda au groupe :

- Et maintenant, ce bocal est-il plein ?

- Probablement pas, dit quelqu'un.

- Bien.

Il sortit un seau de sable et le versa dans les interstices laissés par les pierres et le gravier. Et de nouveau, il demanda :

- Ce bocal est-il plein ?

- Non, dit le groupe en coeur.

- Bien !, dit-il à nouveau en sortant une carafe d'eau.

Quand il eut versé de l'eau jusqu'au bord, il regarda le groupe et demanda :

- A quoi sert cette expérience ?

Une personne leva le doigt et dit :

- Cela signifie que quelque soit l'importance d'un objectif, si on travaille dur, on peut toujours en faire un peu plus.

- Non, répondit le vieux professeur,

La vérité qu'illustre cette histoire c'est que si vous ne mettez pas les grosses pierres d'abord, vous ne pourrez pas les mettre du tout. Si le sable est mis en premier, il n'y aura de place pour rien d'autre.

Quelles sont les grosses pierres de votre vie ?

Le projet que vous voulez réaliser ?

Du temps passé avec ceux que vous aimez ?

Votre formation ?

Votre compte en banque ?

Une cause à défendre?

Accompagner d'autres gens ?

 

Demandez-vous quelles sont les grosses pierres de votre vie personnelle et professionnelle puis remplissez le bocal. Rappelez-vous que si vous ne mettez pas ces grosses pierres de votre vie en premier, elles ne tiendront pas du tout.

 

Et vous: Quelles-sont vos grosses pierres?

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15 mars 2011 2 15 /03 /mars /2011 06:00

Si tu peux voir détruit l'ouvrage de ta vie

Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir,

Ou, perdre d'un seul coup le gain de cent parties

Sans un geste et sans un soupir ;

 

Si tu peux être amant sans être fou d'amour,

Si tu peux être fort sans cesser d'être tendre

Et, te sentant haï sans haïr à ton tour,

Pourtant lutter et te défendre ;

 

Si tu peux supporter d'entendre tes paroles

Travesties par des gueux pour exciter des sots,

Et d'entendre mentir sur toi leur bouche folle,

Sans mentir toi-même d'un seul mot ;

 

Si tu peux rester digne en étant populaire,

Si tu peux rester peuple en conseillant les rois

Et si tu peux aimer tous tes amis en frère

Sans qu'aucun d'eux soit tout pour toi ;

 

Si tu sais méditer, observer et connaître

Sans jamais devenir sceptique ou destructeur ;

Rêver, mais sans laisser ton rêve être ton maître,

Penser sans n'être qu'un penseur ;

 

Si tu peux être dur sans jamais être en rage,

Si tu peux être brave et jamais imprudent,

Si tu sais être bon, si tu sais être sage

Sans être moral ni pédant ;

 

Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite

Et recevoir ces deux menteurs d'un même front,

Si tu peux conserver ton courage et ta tête

Quand tous les autres les perdront,

 

Alors, les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire

Seront à tout jamais tes esclaves soumis

Et, ce qui vaut mieux que les Rois et la Gloire,

Tu seras un Homme, mon fils.

 

Rudyard Kipling

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