L'ETA annonce la fin définitive de sa lutte armée pour l'indépendance du Pays basque

Dans un communiqué publié par le journal basque Gara le mouvement séparatiste basque ETA a annoncé, jeudi 20 octobre, la fin définitive de la lutte armée pour l'établissement d'un Etat basque indépendant.

Réagissant à cette annonce, le président du gouvernement espagnol Jose Luis Rodriguez Zapatero a comparu devant la presse, au Palais de la Moncloa, jeudi à 18h pour  commenter cette annonce qui représente, a-t-il dit, un triomphe , sans conditions, de l'état de droit.

 Il appartient au prochain gouvernement qui émanera des élections du 20 novembre prochain de gérer cette nouvelle étape.

Le président sortant du gouvernement espagnol a rendu un vibrant hommage aux différents ministres de l'intérieur qui se sont succédés depuis l'avènement de la démocratie et particulièrement à ceux qui l'ont accompagné durant ses deux mandats.

Avant de conclure sa comparution où il n'y a pas eu de questions des journalistes, Zapatero a mis en exergue la coopération avec la France dans la lutte contre l'ETA en rendant un hommage tout particulier au président Nicolas Sarkozy.  Il n'a pas manqué d'avoir une pensée toute particulière pour les nombreuses victimes de la violence en Euskadi

Le groupe radical Ekin, chargé d'appliquer la stratégie politique de l'organisation basque armée annonçait le  samedi 1er octobre que l’organisation a décidé de s'auto-dissoudre.

L’annonce  se produit à un moment où de nombreux signes témoignent de la progression de l'option des partisans d'un arrêt définitif de la violence et des attentats pour  aller vers une voie plus démocratique.

Au travers de la coalition Bildu, les indépendantistes basques, ont ainsi créé la surprise aux municipales du 22 mai en remportant la mairie de Saint-Sébastien et en devenant la deuxième force politique du Pays basque.

Les prisonniers de l'ETA ont annoncé de leur côté, le 23 septembre, leur prédisposition à adhérer à l'accord de Guernica, signé par plusieurs organisation de la gauche indépendantiste, exigeant la fin de la violence.

Réagissant à l'annonce d'Ekin le ministre de l'intérieur, Antonio Camacho, avait déclaré que la fin de l'ETA était "plus proche que jamais" expliquant que l'organisation était "entrée dans un processus de dissolution irréversible".

Quant au porte-parole du gouvernement, José Blanco, il avait estimé que l’annonce était "un pas de plus" mais "le pas définitif, celui que nous désirons, que nous attendons, c'est que l'organisation terroriste abandonne pour toujours les armes".

Il semble que ce pas définitif vient d’être franchi.

ETA (Euskadi Ta Askatasuna, Patrie basque et liberté), créé sous la dictature franquiste en 1959, a revendiqué son premier attentat en 1968.

Depuis, la campagne armée pour une indépendance du Pays basque a fait plus de 850 morts.