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9 juillet 2011 6 09 /07 /juillet /2011 15:15

 

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La forte présence d'islamistes dans les manifestations pour la démocratie au Maroc leur donne une grande visibilité politique mais risque de démobiliser les jeunes constestataires du Mouvement du 20 février qui se veut laïc, estiment des analystes.

Né dans le sillage des révoltes arabes au début de l'année, le Mouvement regroupe, en plus des islamistes de Al Adl Wal Ihssane (+Justice et bienfaisance+), des "cyber-militants" indépendants et de militants d'extrême-gauche.

"Cette présence des islamistes au sein du Mouvement leur donne une visibilité qui leur permet de passer des messages politiques suivants: on n'est pas des républicains (opposés à la monarchie), on est pacifiques et on est démocrates...", souligne le politologue Mohammed Darif, un spécialiste du mouvement islamiste.

"Pour être visible politiquement et médiatiquement, Justice et bienfaisance a dû s'adapter au Mouvement du 20 février et à son discours laïc".

Mohammed Darif.

"En manifestant en force avec les jeunes du 20 février, les isalmistes risquent de mettre ces derniers en contradiction avec les principes qu'ils défendent, notamment la laïcité et la liberté", conclut M. Darif.

Certains, laïcs, reconnaissent le "risque de démobilisation" mais pour eux, un effort de clarification s'impose.

Les contestataires continuent de réclamer une monarchie parlementaire mais la mobilisation de rue se heurte à la récente adoption par referendum à une forte majorité de réformes constitutionnelles proposées par le roi Mohammed VI.

 

"Les inquiétudes qui sont exprimées par les laïcs à cause de la présence des islamistes sont fondées. Tous les mouvements pluriels les ressentent à un moment ou un autre de leur évolution", dit l'économiste Fouad Abdelmoumni, un militant laïc du Mouvement du 20 février.

"Un grand effort de clarification, d'un côté comme de l'autre, s'impose aujourd'hui. Il faut faire en sorte que cette pluralité soit une richesse et non un facteur d'affaiblissement", précise M. Abdelmoumni.

Les observateurs reprochent au mouvement islamiste "le manque de clarté" de certains concepts liés à son programme politique.

"Le concept d'Al-Qawma par exemple (+le soulèvement+), qui suppose que le mouvement islamiste doive se soulever en masse lorsque la conjoncture politique et sociale le permettra, est ambigu et troublant. Il doit être clarifié ou remis en cause par les islamistes", selon Mohamed Tozy, professeur à l'université de Casablanca.

"Aujourd'hui, Justice et bienfaisance revendique une monarchie parlementaire aux côtés des jeunes du Mouvement du 20 février sans remettre un concept comme celui d'Al-Qawma", ajoute M. Tozy.

Les militants du 20 février estiment pour leur part que si les islamistes sont nombreux dans les manifestations, notamment à Casablanca, ils restent minoritaires dans les réunions et interviennent rarement dans la prise de décision.

"Les militants de Justice et bienfaisance ne sont pas du tout majoritaires dans les réunions. A Rabat ils ne dépassent pas 10%", a déclaré Elabadila Chbihna Maaelaynine, un membre du Mouvement du 20 février.

"Les militants de Justice et bienfaisance ne sont pas du tout majoritaires dans les réunions. A Rabat ils ne dépassent pas 10%"

Elabadila Chbihna Maaelaynine, membre du Mouvement du 20 février.

"Les islamistes ont adhéré dès le début à la plate-forme initiale du Mouvement qui est pour la liberté, toutes les libertés, la dignité et la démocratie. Ils n'ont jamais scandé des slogans à caractère religieux", poursuit M. Maaelaynine.

Justice et bienfaisance, qui mobilise dans les quartiers populaires grâce à son action sociale, se veut pacifique. Mais les autorités l'accusent régulièrement de "noyauter" et "manipuler" le Mouvement du 20 février.

Les responsables islamistes se défendent de vouloir instaurer un Etat religieux sur le modèle fondamentaliste.

"Malgré le succcès du modèle islamiste turc, qui est un bon exemple pour nous, les autorités continuent de nous combattre alors que nous n'avons jamais appelé à la création d'un Etat religieux", dit Fathallah Arsalane, porte-parole de Justice et bienfaisance.

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