Tanger : le mouvement du 20 février appelle au boycott du référendum

A partir de maintenant il va falloir s’attendre à des confrontations entre citoyens dans les différentes villes où le mouvement du 20 février organise des manifestations pour dire non à ‘’la constitution de Mannouni’’ et appeler à l’abstention.

Ce qui est arrivé à Rabat est très grave et ne présage rien de bon ! Les autorités ont beau dire que ces contre-manifestations sont spontanées, tout le monde sait que les autorités locales y sont pour quelque chose et qu’elles les ont encouragées, directement ou indirectement.

À Tanger, le scénario a été mis en place le jour du discours royal, soit vendredi 17 juin, lorsque des élus locaux ont été saisis pour faire mobiliser les gens afin de sortir dans la rue juste après le discours…Les élus en question moyennant de l’argent ont eu recours aux personnes qu’elles ont l’habitude d’embaucher pour leur campagnes électorales.

Dimanche 19 juin, à 18 h, place Attaghyir, la manifestation convoquée démarre…Avant d’entamer la marche, des directives sont données à travers les mégaphones pour faire gaffe aux ‘’provocations éventuelles’’ car on a eu vent qu’une concentration de ‘’partisans de la constitution’’ allait avoir lieu à Casabarata, sur la place habituelle de sit-in précédant la dislocation.

On a vu juste car, aussitôt arrivés, des rixes se produisent mais les manifestants du 20 février réussissent à faire virer les ‘’intrus’’… et préfèrent se disperser pour éviter tout débordement…Car des individus venaient provoquer ouvertement les jeunes, sous le regard passif des éléments de la police qui encadrent de très près la manifestation et se contentent de prendre des photos…

De l’autre côté de la ville, place des nations, les activistes du groupe local d’Attac Maroc ont dû à leur tour faire face à une contre-manifestation…Et cela ne fait que commencer car la campagne référendaire en est encore à son lancement…

Le secrétaire général de la wilaya de Tanger Mustapha el Ghannouchi était présent sur les lieux, place attaghyir au départ de la marche, accompagné du préfet de police de Tanger Mohamed Ouhachi, qui a repris le service après la blessure par jet de pierre subie le 15 mai dernier lors d’une intervention contre des manifestants salafistes…

Outre les slogans habituels du mouvement du 20 F, des appels ont été lancés et des pancartes et banderoles brandies se référant tout particulièrement cette fois-ci au refus de la constitution  appelant au boycott du référendum…Pour les détracteurs de la nouvelle constitution, celle-ci ne répond pas à leurs aspirations en vue  d’une monarchie parlementaire, et continue au contraire à consacrer l’absolutisme des pouvoirs du roi.