Tanger : Les autorités locales répéteront-elles le scénario du 6 mars, dimanche 22 mai ?

                    Jamal El Asri au moment de son arrestation le dimanche 6 mars

C’est la question que se posent les observateurs du mouvement du 20 février, à deux heures seulement du coup d’envoi de la marche convoquée par ledit mouvement et soutenue par la coordination locale d’appui au mouvement du 20 février (CLAM20F).

En ces moments, des informations en provenance de bénimakada font état de mesures similaires à celles qui avaient été déployées le 6 mars dernier pour empêcher un sit-in convoqué par le mouvement du 20 F et la CLAM 20 F d’avoir lieu.

Ce jour là, des frictions et des affrontements ont eu lieu jusqu’en début de soirée. Pour la première fois, la Gendarmerie royale avait déployé ses unités antiémeutes, appuyées par deux véhicules blindés…Mais c’était pour rien car le mouvement avait fini par imposer son sit-in, ne fut ce que le temps d’une allocution filmée par le jeune cinéaste Hicham Ayouch.

Bilan de la journée, plusieurs blessés parmi les manifestants et une quinzaine d’arrestations dont le membre de la CLAM20F représentant le PSU Jamal El Asri.

Contacté en ces moments par Marocution, le professeur Jamal El Asri qui revient d’une promenade d’inspection des lieux de la concentration en face du cinéma Tarik confirme : un quadrillage sécuritaire impressionnant, dit-il, et des ‘’manœuvres d’échauffement’’ de la part des unités antiémeutes déployées tout autour de ‘’la place attaghyir’’.

Jamal El Asri prévoit des mesures répressives exceptionnelles aujourd’hui, même pour empêcher les gens d’arriver à Bénimakada au point de départ de la manifestation.

 Rien ne justifie cette répression gratuite, sinon une volonté manifeste de museler le peuple qui veut dire son mot en ce qui concerne les réformes en gestation.

Quatre marches ont eu lieu déjà à Tanger et se sont déroulées pacifiquement, rappelle le membre de la CLAM20F. Alors pourquoi ?

Rapportant une conversation tenue la veille avec le responsable sécuritaire Nº1 de la wilaya, le secrétaire général Mustapha El Ghannouchi, après l’arrestation de deux jeunes militants du mouvement du 20 F qui distribuaient l’appel à manifester, Jamal EL Asri fait part à Marocution des arguments invoqués :

D’abord, les instructions d’en haut qui, semble-t-il, sont valables pour l’ensemble du pays.

Ensuite c’est l’épouvantail des ‘’islamistes’’ de la Salafiya Jihadiya…On aurait peur qu’ils descendent en force dans la rue…

En tous cas, le mouvement du 20 F et les instances qui le soutiennent semblent décidés à ne pas faire marche arrière. De leurs côté, les autorités donnent l'impression de vouloir mettre un terme aux manifestations et imposer l'ordre établi...

Reste à espérer que si intervention il y a, il n'y aura pas utilisation démesurée de la manière forte, et que les manifestants ne tombent pas dans le piège de la ''légitime violence'' pour ne pas en arriver à un point de non-retour comme dans d'autres régions du monde arabe